X


- REVUE ET CORRIGÉE -

Il est des groupes dont le talent empêche toute lassitude, et si l'accumulation souvent médiocre des formations standard guitare/basse/batterie pourrait laisser à penser l'épuisement du genre, dans sa détermination post-rock, cette compilation d'Etage 34 démontre ô combien le contraire. Tout à commencé au Centre Culturel André Malraux, bien connu des mélomanes aventureux, grâce aux activités musicales de Koskowitz et Répécaud, à qui l'on doit Musique Action. C'est dans les caves du bâtiment que répétent le collectif 60 Etages, formation bordélique de rock expérimental née au début des années 80 puis sa prolongation tricéphale incluant Paquotte, alors barman au CCAM.
"X" revient sur dix ans de travail aux morceaux choisis, dont deux clins d'oeil inédits (des réinterprétations de A perfect day for Elise, de P.J. Harvey, et Old man de Neil Young), et quelques collaborations audacieuses, le travail du trio teinté de la voix d'Achiary, qui se donne tant dans le registre traditionnel basque évolutif que dans l'expérimental, ou de Tenko la vibrionnante japonaise. A peine inséré dans le lecteur, les enceintes crachent un son colossal et épais, éructant, dégoulinantes, les rafales abrasives des cordes de Répécaud et Paquotte explosées par des distortions flamboyantes et des larsens crémeux, mêlées à la tension inlassable de Koskowitz. L'espace se fait lourd, embrumé, comme une migraine sonore qui n'aurait pas délaissé pour la force grondante la déclinaison millimétrique de nuances qui emporte tout sur son passage halluciné. Dynamique ou énergique serait peu dire pour qualifier cette musique sombre et accaparante, qui ne peut que laisser coi, béant, face au chaos après l'orage de ce rock extrême. (Léa Lescure)



- THE WIRE -

To celebrate their tenth anniversary, French power trio Etage 34 release a collection of newish material and archival highlights. Pretty much an unknown quantity in the UK and US, their sound is a combustible mix of murky, simmering riffs and freestyle eruptions. Taking the apocalyptic crescendos of The Stooges "LA Blues" and adding plenty of textural grit, taut rhythms and unpredictable volatility, they come up with sustained displays of inventive raw power. The older tracks, such as the squealing guitar overload of "Lost exit" and the epic fury of "Suit" contrast with the relatively streamlined approach shown on the driving groove of the more recently recorded "Nothin' knows" and a grimy, lumbering demolition of Neil Young's "Old Man". Also included are a couple of collaborations with guest vocalist; "Eaux Fortes" features the incredible freeform yodel of Beñat Achiary; and the vicious stutter of the kinetic "Ensités" is augmented by the powerfull squall generated by Japanese vocalist Tenko. (Tom Ridge)