OLIVIER PAQUOTTE (1963-2010)



C'est au début des années 70, et suite à la négligence d'une des filles de sa nourrice, que le jeune OP fut victime de son premier choc électrique. Alors qu'il tentait laborieusement d'apprendre par cœur les chansons de Michel Delpech pour séduire une improbable "Marianne", un 45 tours d'Alice Cooper atterrit par inadvertance sur la platine de l'électrophone. La vérité était là. Il n'en finira plus ensuite de renouveler cette expérience délicieuse avec la musique "hard" écoutant tout se qui pouvait y être apparenté (Deep Purple, Led Zep, AC/DC (avec Bon Scott), Motorhead, etc...).

1977-78, la vague punk débarque en rasant les crânes et les certitudes d'OP. L'énergie directe et la désinvolture des punks ont vite fait de balayer son intérêt pour le hard rock qui s'enlise de plus en plus dans ses stéréotypes. Ces nouvelles perspectives soniques le poussent même à aller s'acheter une basse (4 cordes, cela n'avait pas l'air trop compliqué).

Début des années 80 et quelques non-groupes plus tard, OP rencontre Martin Fennec (synthé) alors membre d'un groupe de rock à la recherche d'un bassiste. Le groupe ne durera pas mais l'immédiate complicité humaine et musicale entre les deux garçons sera à l'origine de plusieurs années de travaux essentiellement en duo. Travaux de laboratoire principalement car la musique en perpétuelle évolution s'oppose quelque peu au montage d'un répertoire cohérent limitant ainsi les prétentions "live". Le duo fait malgré tout quelques apparitions sur scène sous divers noms (Quasimodo sérail, Nuzzle a muzzy nurse, Ich liebe mein hund, Les misérables, j'en passe et des bien pires!) mais ce n'est qu'en 1988 qu'il trouve une formule stable et le nom de "Play blessures". Le groupe fonctionne alors ainsi : Paquotte au chant, programmation et basse "disto" ; Fennec au synthé rythmique, plutôt d'une main pour pouvoir fumer avec l'autre. En 1989, les compositions s'affinent et la musique gagne en intensité mais OP pressent la nécessité d'enrichir le son de "Play blessures" par l'adjonction de percussions et le développement de l'échantillonnage. C'est l'époque où Martin fennec, après des années d'assiduité exemplaire, commence à sécher les répétitions, lorgnant vers les sirènes de l'infographie (il faut préciser que c'est sa formation et qu'il est également dessinateur de bandes dessinées). Début 1990, face au manque de motivation ambiant, OP, qui n'envisage pas de s'attaquer seul à ces nouvelles expériences, décide en accord avec Martin d'arrêter le groupe . Fin de l'histoire.

Quelques mois de tentatives musicales en solo lui apprennent une chose : faire de la musique seul n'a pas de sens pour lui.

Parallèlement et depuis 1988 il tient le bar du CCAM pendant le festival Musique Action où il rencontre Dominique Répécaud et ses "Soixante Etages". En juillet 1991, Dominique l'invite à participer aux sessions d'été du groupe puis lui propose de tenir la basse de Soixante Etages sur scène, les tractations pour remettre Daniel (Koskowitz) derrière une batterie semblant sur le point d'aboutir. Dès lors, il ne quittera plus le collectif et participera activement fin 1992 à la création officielle de 33revpermi en endossant la fonction de trésorier (fonction qu'il assume encore aujourd'hui).

Les différents projets du collectif (Soixante Etages, Etage 34, Idiome 1238...) amènent OP à développer une pratique instrumentale de plus en plus axée sur le son (gros de préférence) et laissant au fil du temps et des rencontres la part belle à l'improvisation. Avec Etage 34, il trouve à la fois une "maison" (par le côté rassurant des groupes constitués) et une rampe de lancement vers des projets qui dépassent les limites du trio (Idiome 623, Etage 34/Beñat Achiary, Guernica, Le poète à New York ,etc...).

A l'occasion du festival "Densités" en novembre 1999, OP fait une franche infidélité à la "maison mère" lors d'un basse/guitare/batterie avec Ron Anderson et Peter Hollinger ("No Plan") puis récidivera trois jours plus tard aux "Instants Chavirés" dans un trio à cordes avec Camel Zekri et le même Ron Anderson ("The Infusion").

Olivier Paquotte intégrera en 2OO7 le projet Kaydara de Jagger Naut avec Daniel Koskowitz, Hervé Gudin et Michel Deltruc avant de nous quitter en 2010...

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